"Dans un monde où rien n'est sûr - pas même le pire,
	 pas même la nature de la lumière - dans une humanité
	 qui sait de plus en plus de choses sans importance et de
	 moins en moins l'essentiel; une époque où les pouvoirs
	 croissants de l'homme sur lui-même et sur la nature en
	 viennent à engendrer plus d'angoisse que d'espoir ; à
	 l'heure où abondent les moyens, mais où les fins pâlissent,
	 où le désarroi donc gangrène la puissance, une série de
	 livres comme celui-ci trouve une place normale. L'éditeur
	 demande à des auteurs près de leur fin (mais cette proximité
	 aussi est incertaine !) d'y exprimer ce qu'ils pensent
	 de l'homme et de la vie ; le lecteur ne peut se méprendre :
	 tout ici est conjonctural. L'auteur peut affirmer sa pensée,
	 la présenter de bonne foi comme certitude ; le lecteur sait
	 bien qu'il s'agit seulement d'une opinion. Cela me met à
	 l'aise pour exprimer ce que, en cet été de 1975, je pense,
	 je crois.
	 C'est le moyen, brisant le cadre des disciplines universitaires,
	 au-delà des chapelles occluses de spécialistes, de
	 présenter au grand public une conception du monde. Je
	 dirai ce qui fait pour moi le prix de la vie privée. Je dirai
	 ce qui pourrait, à mon sens, rendre la vie sociale moins
	 décevante."
	            
    
     
           
    
    
    
      .s.